Chapitre 1 – « The Imperfect Runner »
A fond dans le trail où j’avais eu tout ce que je voulais, j’avais perdu toute motivation pour Millau. Cela commençait donc mal. Cela dit, j’étais content de m’entraîner en faisant des séances de folie. En réalité, je n’avais pas pris assez le temps pour récupérer après cet ultra trail où j’avais puisé énormément dans l’organisme.
Pendant la préparation pour Millau, je me suis fait mal au genou sur le bitume. Forcement, cela avait augmenté mon désamour pour cette course. Ne devant voir le spécialiste du genou qu’en octobre, je n’avais pas envie de prendre des risques pour aggraver la situation. J’ai donc levé le pied pratiquement 1 mois avant. C’était tout de même abusé parce que je finis par prendre ces 100 Km vachement à la légère. Aie !
Pour couronner le tout, je venais de perdre le manuscrit pour le prochain livre 4 jours avant les 100 Km de Millau. Je peux te dire que cette course était définitivement le dernier de mes soucis. Bah oui, j’ai pensé que j’étais maudit d’avoir voulu faire cette course, surtout avec mon ordinateur qui m’avait aussi lâché.
Bref, absence de motivation, douleur au genou et manuscrit parti en fumée ont fait que je n’étais pas disposé pour faire ces 100 km. Toutefois, je voulais être présent à Millau avec l’idée que je n’avais rien à perdre.
Vendredi 25 septembre 2009
Après une semaine où j’ai très peu dormi et négligé l’alimentation parce que je n’ai tout simplement pas le temps de me soucier de cela, je suis parti de chez moi à 7h30 pour prendre le train en direction de Millau.
Pensant que j’allais pouvoir me reposer dans le train, j’ai passé une bonne partie du temps à discuter avec ce gentil exploitant agricole jusqu’à Clermont-Ferrand de tout et de rien. Cela faisait passer le temps !!! Il m’a même raconté qu’il existe une course en France qui fait 1000 Km !?
Puis de Clermont-Ferrand à Millau en passant par Marvejols, j’ai fait un long détour…Le plus étonnant était que j’ai dû prendre un bus tout neuf. A 2 Km de la gare de Marvejols, le chauffeur s’arrêta en mettant les feux de détresse. Il nous a demandé de descendre parce que le bus était en panne. Il n’était franchement pas marrant !
Quelques minutes plus tard, notre « gentil » chauffeur remonta dans le bus pour partir sans nous.
- Cela en dit long sur la satisfaction du client et l’obligation de moyen ! Dis-je pour détendre l’atmosphère. Ha ha ha !
Faut dire que notre « aimable » chauffeur n’avait pas l’air de bonne humeur. Il était tout aussi excité que la majorité des voyageurs qui n’avait pas du tout apprécié le comportement de la SNCF.
Par chance, un autre bus est arrivé bien après. Le chauffeur accepta de nous déposer à la gare de Marvejols. De toute façon, le train à quai devait nous attendre pour partir.
Vendredi soir, je suis arrivé à Millau vers 18h30 le ventre vide. Alors que je voulais me rendre à l'hôtel, un homme assez âgé, avec qui j'avais fait le trajet, me dit:
- Ce serait bien que tu ailles d'abord chercher ton dossard. C'est ce que fait en premier un coureur quand il arrive la veille d’une course.
- Ok alors! Dis-je en souriant même si je m’en foutais.
Sur la route, je retrouvais mes potes de CAF et CLM : Basilio, Olivier, Gilles. Ce fut sympa !
Vers 19h, j'ai récupéré mon dossard. Ayant vraiment faim, j'en ai profité pour manger à la Pasta Party où j'ai pu revoir Eric, Gégé92 et Cécile. J'ai aussi fait la connaissance de Nenni avec qui je ferai un bon bout de chemin pendant la course...
Vers 21h00, j’ai quitté le Parc de la Victoire pour enfin chercher où se trouvait mon hôtel.
- Quand tu ne connais pas une ville, tout te paraît loin.
Mais bon, mon hôtel n’était pas si près que cela ! Par chance, je suis tombé sur une sympathique bénévole qui n'habitait pas très loin et me proposa de me montrer le chemin en la suivant. C’était vraiment trop adorable de sa part parce que je risquais de me perdre !!! ;-)
Arrivé à l'hôtel vers 21h30, je me suis pressé pour ressortir afin de trouver un restaurant pour de nouveau manger. J'avais encore faim après la Pasta Party.
De justesse, je suis allé me coucher à minuit !